lundi 14 janvier 2008

Sous les pavés... Kakaouette Circus!

Il n'est pas encore trop tard pour faire l'apologie d'un lieu qui aura marqué mon palpitant plus qu'aucun autre jusqu'à ce jour.
Il y a un an encore, je foulais de mes bottines rembourrées le sol pailleté d'un univers hors norme. Le Cirque du Grand Céleste, à la porte des Lilas de Paris, fut mon îlot magique durant six mois. J'avais jusqu'alors une idée peu complaisante des cirques et de leur chiche ritournelle. Mais…
Amoureux de la poésie et de l'époustouflant, vous ne serez pas déçus. Je vous invite à voir et à revoir le Drôle de monde de mon cirque astral. Croyez-moi si je vous dis qu'une fois infusé dans ma bobine, j'en ai perdu le fil des jours moroses et me suis raccrochée aux étoiles pour me coudre un quotidien d'exception.


Drôle de Monde 2 se joue au Cirque du Grand Céleste jusqu'au 27 janvier 2008 (et il paraîtrait même jusqu'au 24 février...)
Réservation 01 53 19 99 13
www.grandceleste.com









Retour sur Kakaouette Circus / 09-IX-06 au 02-II-07 /
Discours d'aurevoir à l'équipe du Cirque du Grand Céleste

"Mes très chers saltimbanques,
Je suis venue vous dire que je m'en vais... Et vos larmes n'y pourront rien changer...Des adieux à jamais, oui je suis au regret de vous dire que je m'en vais...

...

Très bien j'arrête mes simagrées ! J'ai bien révisé ma leçon, je sais que ce genre de ritournelle éplorée n'a pas lieu d'être sous ces chapiteaux !
J'en sais quelque chose, j'ai eu le temps de me "culturer" pendant ces quelques mois sous la voûte céleste et à ce qu'en dit la presse, ici pas de place pour "les strass et les danseuses siliconées" (dixit les Echos) mais bien plutôt pour "l'impromptu et la drôlerie" ! (foi de Canard Enchaîné). Et foi de pain brioché cette fois (Brioche, briochine, Saint Brieuc, Bretonne…ça s'éclaire ?!)...
Je reprends donc, foi de pain brioché cette fois (mais pas dans la ville de Foix !), l'impromptu au Grand Céleste j'y ai gouté ! Au point d'abdiquer à ce pain quotidien...
AMEN !
Souvenez-vous...
Au détours d'une toile bleutée vous m'avez certainement croisée, un jour apprenant à rendre buvable mon jus de chaussette pour le servir aux Portes Ouvertes, derrière une table et deux bouts de tissus à en perdre mon latin pour retrouver dans un vestiaire improvisé le parapluie rouge et jaune à petits pois d'une employée de Citrix, ou en cuisine à donner une saveur incomparable aux petits fours Picard pour la dédicace d'un incroyable dessinateur, ou alors éventuellement écrasée sous un sapin de 2 m de haut aux épines aiguisées pour contenter l'esprit de Noël si sacré, régulièrement aussi vous m'aurez aperçue sprintant entre deux algécos et les gouttes de pluie, suivant le chemin étoilé pour « promener Titus » mon chien invisible, si ce n'est en ces lieux, vous m'aurez trouvée à juste titre (celui de blonde à tout faire) dans les rues grises et malodorantes de Paris à traîner avec mon acolyte tracteur un caddy récalcitrant surtout face aux marches du métro, ou tout bonnement derrière la grille du cirque à ouvrir, fermer, ouvrir... fermer... ouvrir… et finalement fermer entre deux parents d'élèves, une livraison Verger, une autre de Viking pour des étiquettes qu'on égarera bientôt en cuisine (mettant ainsi en péril mon beau publipostage) ; à moins qu'un badaud que les chapiteaux auront interpellés ne m'apostrophe le nez collé aux barreaux ("Heu...Bonjour mademoiselle, je suis bien à Bouglione ?!") !

Bien que révolutionnant à jamais ma carrière de jeune communicante désormais dument formée comme barmaid, hôtesse, ouvreuse, décrocheuse d'écran géant pour jeunes cyclistes en devenir et dame pipi à l'occasion ("Oui ? Les Toilettes ? Suivez le chemin étoilé celui-là même que je prends pour promener Titus !") tout ceci ne m'évoque en définitif que de plaisants souvenirs ! Même si je n'ai pas toujours fait preuve des mêmes self control et humour que ceux d'aujourd'hui !
Néanmoins, j'avoue que ce parcours circassien valait bien quelques bleus aux genoux pour les nombreuses fois où votre Drôle de monde a pu me mettre du rose aux joues !
Si le temps virait au gris et pour le coup mon esprit aussi, il me suffisait de glisser sous la toile pour retrouver vos tableaux à la poésie et l'humour inégalables. Alors seulement, d'un coup de pinceau magique venait poindre mon sourire !
Il y avait pendant ce spectacle, ces instants récurrents et plaisants que je ne manquais jamais…
Le diabolo qui finit sa course dans les airs et décroche un «OH!» de surprise générale, le soupir estomaqué du public lorsque Xavier, depuis le trapèze, attrape d'une main celle de Zoé encore trop petite malgré son tabouret, l'engouement, surtout féminin pour le retour en piste de Farid...torse nu ! Le rire franc et généreux des plus attentifs lorsque Dom s'évertue à remettre sa robe en place pour dissimuler son séant plus que visible, les questions métaphysiques des plus petits que soulève l'univers d'Olivier « Et pourquoi elle est morte la chaussure maman ? », l'ascension progressive de Laurent révélant une assistance ébahie, comme autant de poissons hors de l'eau, et ces musiques grisantes, entrainantes, le vibraphone qui s'emballe, la scie musicale qui m'émeut, les guitaristes qui tombent non pas du ciel mais de leur tabouret...
Ah !Etonnante palette d'émotions !

Alors je suis tout de même venue vous dire que je m'en vais. Demain mes baluchons et moi-même prendrons le chemin de Brioche land où un retour au source s'imposera ("hein maman et papa!") ! Je suis ravie qu'un bout de mon histoire se soit écrit ici avec vous. Nul doute que je reviendrai vous voir car s'il y a bien une chose que m'aura appris la vie au Grand Céleste c'est à trouver le chemin des étoiles ! ("Allez viens Titus !")"

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