dimanche 4 novembre 2012

Coeur en jachère

Comme envie d'un coup de gueule !
Je tiens les rennes de mes pamphlets la plupart du temps mais là... oui là... J'en ai ras l'arachide !
Comme une goutte d'huile qui fait déborder le flacon.
Petite on m'a appris que la communication était source de réponses. J'ai longtemps cru qu'en déversant mes inspirations, mes interrogations dans l'oreille d'un passant, j'en récolterai un fruit ou une clé des champs.
Naïve, va ! Le nœud du problème c'est qu'en comptant sur les autres pour avancer, on s'en remet à l'incertitude qu'ils vous écoutent vraiment.
Oui je suis déçue. Parce que ce sentiment n'attend pas la force de l'âge pour se manifester. Alors quoi ! D'où me vient cette amertume?
De ces quelques mails restés sans réponse? De ces bouteilles lancées à la mer qui n'ont pas trouvées de pêcheurs providentiels? De ces graines qu'on croit semer mais qui ne rencontrent qu'un sol aride et ne germeront jamais?
Je m'en veux. De me sentir lasse d’essayer d’entrer en contact, sincèrement, avec des imperméables du message.
Tant que j’étais convaincue que mes efforts n’étaient pas vains, je persévérais. Nuit et jour à tout venant, je communiquais…
Mais ma foi vacille. « Et bien ? » me répondrez-vous. Oui, je suis la seule blessée. Comment peut-il en être autrement puisque je suis celle qui attend un écho et vous, ceux qui ne me répondront jamais. Toutes ces réflexions ne changeront pas le cours de vos jours. La culpabilité, suite de vos silences, ne s’abattra pas sur vous.
Mais à quoi rime tout cet engouement autour du lien social quand au fond de ma carapace, en mal d’échanges spontanés reflétés, je me sens souvent toute seule, noyée dans mes pensées.
Je n’écris, ne parle que pour vous donner et me nourrir de cette communion. Et ma source s’assèche quand vous n’accordez aucun reflet à mes mots. Et je ne vois pas l’issue à cette impasse. Sans vous, je ne suis pas. Alors, voulez-vous vraiment faire de moi un fruit sec ?


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